La féminité dans la pop culture #2 – Ellen Ripley
La féminité dans la pop culture #2 – Ellen Ripley

La féminité dans la pop culture #2 – Ellen Ripley

Si vous ne connaissez pas ce nom, quittez immédiatement cet article pour aller regarder le film « Alien – le huitième passager » de 1979 dirigé par Ridley Scott. Vous ne le regretterez pas car vous plongerez dans un des film qui est à la base de notre conception des films de suspens dans la science fiction.

Ellen Ripley est un personnage complexe qui évolue énormément entre les différents films et selon les réalisateurs. Ceux-ci vont lui proposer plusieurs approches allant même jusqu’à lui donner des capacités surnaturelles voir même à détruire totalement son humanité.

Ici nous traiterons du personnage dans sa construction originale par Ridley Scott dans le « Huitième passager ».

On ne peut pas dire que la question de la féminité est traitée dans le premier film Alien. Certes, l’équipage comporte des membres de tous sexes mais ils n’y a que peu d’allusions directes ou d’éléments qui parlent directement de la vision des différences homme / femme à la fin des années 80. Il faut dire que le film est très justement tourné vers son axe principal : la mort de l’équipage face à une créature étrangère et la survie du personnage de Ripley.

Cependant, faire le choix de mettre une femme en tant qu’héroïne principale est un acte fort et rare parmi les productions audiovisuelles de l’époque. De plus, le fait que la question des différences entre les genres ne soit que peu traitées place ce film dans les rares productions où la question du sexe de l’héroïne nous semble finalement n’être qu’un fait parmi les autres.
Pour reformuler, il est agréable de voir un film où la construction du personnage n’est pas traitée en fonction du fait que c’est une femme. Dans d’autres productions ayant fait ce choix, on vous servira soit une scène où la femme dénonce les stéréotypes dont elle est victime soit un moment « shine » où il est montré que même si c’est une femme, elle peut être forte, puissante et intelligente.

Mais alors, pourquoi, avant de re-visionner le film pour cet article, avais-je l’impression qu’Ellen Ripley était une pionnière qui revendiquait son statut de femme dans un lutte de la place de la femme dans la science fiction, qu’elle défendait sa féminité dans un film quasi rempli d’hommes et qu’elle en ressortait seule survivante ?

En partie parce que c’est la tournure qu’a pris son personnage dans la saga Alien mais aussi parce qu’il est devenu extrêmement courant dans les productions actuelles, y compris les productions de Ridley Scott concernant l’univers d’Alien, que les personnages féminins soient volontairement caricaturaux, que cela soit dans le sens du personnage féminin faible ayant besoin d’être secouru ou du personnage féminin fort et badass.

Ellen, elle, n’était pas forte ou faible parce que c’était une femme mais parce que c’était constitutif de son identité. C’est probablement grâce à cela, qu’elle a toujours été pour moi l’incarnation d’une génération d’héroïne badass dans la science fiction ce qui a été constitutif de la construction de ce qui est pour moi la féminité, revoir ce film m’a permis de me rendre compte que ce qui fait que j’aime ce personnage n’est pas son sexe ou son genre mais bien ses actions et sa personnalité.

Et ça fait du bien.

Gaëtan van Beek

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