Hypersensibilité dans la pop culture – épisode 3 – Gandalf
Hypersensibilité dans la pop culture – épisode 3 – Gandalf

Hypersensibilité dans la pop culture – épisode 3 – Gandalf

Ah, J.R.R Tolkien et son univers. Comment passer à côté quand nous parlons de pop culture ? J’ai pris du temps pour faire le tour de mes connaissances dans le domaine afin de savoir qui de ses créations présentait des caractéristiques hypersensibles. Cela a été compliqué car son œuvre est, certes, fondamentale mais aussi vieille de plusieurs dizaines d’années, écrite à une époque où les questions des différences entre les individus n’étaient pas forcement vues sous leur meilleur angle et où les stéréotypes faisaient leur loi.

Cependant, les personnages de J.R.R. Tolkien, et particulièrement dans le Seigneur des Anneaux, sont très finement développés pour qui sait tirer les vers du nez de cet univers complexe et fascinant. La plupart des informations que je vais utiliser dans cet article viennent de mes lectures de J.R.R. Tolkien plus que des films et ne se basent pas uniquement sur le Seigneur des Anneaux mais aussi sur le Hobbit, le Silmarillon et les Comptes et Légendes Inachevées.

Et je vous le donne dans le mille, nous allons parler de Gandalf. Quel personnage haut en couleur, charismatique, puissant, Gandalf a été envoyé sur la terre du milieu par son supérieur Manwë, le dieu des airs et du vent, avec les autres mages, dont font partie Saruman et Radagast, pour guider les créatures mortelles et immortelles dans leur quête pour vaincre le mal.
Gandalf est connu comme le rival de Sauron, là où l’un représente le mal, l’autre représente le bien. Chacun pèse sur une balance permettant d’équilibrer les forces de la terre du milieu et c’est d’ailleurs en partie pour cela que Gandalf quitte la terre du milieu à la mort de Sauron, sa mission accomplie.
Mais vous allez me dire, si Gandalf est le rival de Sauron, pourquoi ne se met-il pas directement en travers de sa route ? Pourquoi n’assistons-nous pas au terrible duel entre ces deux puissantes entités pour la destruction du mal et le retour de la lumière ?
Et ben… C’est que…. Sauron écraserait probablement Gandalf comme un vulgaire moustique.

Je caricature bien sûr, mais ce n’est pas loin de la vérité. Sauron a acquis au fil du temps une puissance considérable par des procédés inconnus il a eu tout son temps pour devenir de plus en plus fort et pour maîtriser et créer des créatures toujours plus puissantes dont l’une d’entre elle, le Roi Sorcier d’Angmar, est estimée de force égale à Gandalf après sa résurrection en Gandalf le blanc. Il devient donc illusoire de penser à une confrontation finale et épique entre ces deux personnages.
Et puis… Gandalf… n’est pas si puissant que ça. Ou plutôt possède une force différente des autres mages, de Sauron et des autres créatures supérieurs de ce monde. Il ne fait que rarement usage de la force et est régulièrement obligé de fuir le danger, il est clairement inférieur en force brut et en magie de combat à Sarouman et ne fait pas grand chose de très impressionnant avec sa magie si ce n’est de magnifique feux d’artifices.

Et pourtant, c’est bel et bien Gandalf qui triomphe de Sauron, c’est bien évidemment Gandalf qui met en marche les actions menant à la destruction du mal, là où ni Sarouman ni les elfes ont été assez puissant pour triompher. Comment ?

Gandalf est inspiré du personnage de Merlin dans la légende arthurienne. Il est le pèlerin gris, il déambule sur la terre du milieu pour en connaitre la moindre créature, il s’intéresse au monde qui l’entoure et en voit les forces et faiblesses. Il sait deviner les plans des forces du mal et préparer la riposte car il parcourt le monde, sent les forces du mal à l’œuvre, sent les potentiels des forces du bien et sait mettre en valeur les individus qu’il rencontre.
C’est ainsi qu’il découvre les Hobbits, c’est ainsi qu’il se lie d’amitié avec Aragorn, c’est ainsi qu’il se fait connaître de toute la terre du milieu.
Or c’est bel et bien ces caractéristiques qui vont permettre à Gandalf de sauver la terre du milieu. C’est lui qui identifie le potentiel des Hobbits et de leur insoupçonnée force pour résister aux forces du mal. C’est lui qui lance le voyage pour la montagne solitaire et permet ainsi de retarder l’arrivée de Sauron tout en tuant un de ses potentiels alliés, le dragon Smaug. C’est lui qui confie l’anneau à Frodon et qui le guide, c’est lui qui guide Aragorn vers le trône. Il est derrière toutes ces décisions et ce plan est le sien, il a su le concevoir dans la confiance en l’autre et en ses potentiels et dans la valorisation de chaque race présente sur cette terre.

Cette magie là n’est pas impressionnante et ne permet pas d’envoyer des boules de feu ou de tuer Sauron dans un duel à mort mais elle permet de révéler le potentiel des individus et de les guider pour effectuer eux-même le travail de libération de leur propre terre. Ainsi il garantit un apprentissage et la garantie que, si cela devait se reproduire, ils seraient capables de réagir. Il offre aussi un roi à la terre du milieu, un roi légitime mais aussi un héro de guerre reconnu par tous et soutenu par toutes les races de la terre du milieu.

La magie de Gandalf est hypersensibilité. Il est empathique, il « sent » les potentiels et les états d’esprits des autres, il « sent » les forces malveillantes et bienveillantes et il est capable d’en tirer le meilleur parti tout en valorisant les capacités de l’autre.
A une époque où l’hypersensibilité n’était pas reconnue ou comprise, J.R.R. Tolkien a reconnu la puissance des capacités à comprendre l’autre et à ressentir les choses de manière plus intense et en a fait le pouvoir capable de détruire le mal.

Gaëtan van Beek

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