La dualité de l’ennui
La dualité de l’ennui

La dualité de l’ennui

L’ennui est un état désagréable que je ressens parfois entre deux activités pour parfois pendant toute une période. J’ai l’impression qu’il m’attend depuis toujours, caché entre deux périodes stimulantes et qu’il me fait peur, un peu comme un monstre qui m’attend sous le lit quand je vais me coucher.

Alors depuis petit je l’évite comme la peste, je le fuis et bien heureusement, mes particularités me permettent de me passionner pour une énorme quantité de sujets, ce qui me permet facilement de passer d’une activité à une autre de manière efficace. La lecture et le jeu vidéo ont été des parts importantes de ma fuite de l’ennui, car la multiplicité des genres et des expériences proposés permet de changer d’occupation tout en conservant les mêmes objets en main. Mais surtout, ces médias créent en moi une impression qui me reste pendant plusieurs heures si ce n’est plusieurs jours. Certains romans et certains jeux m’ont permis de continuer de rêver pendant les heures qui me séparaient du lendemain ou de la prochaine fois où je me plongerais dedans. (big up à Skyrim et au Seigneur des Anneaux)

Mais en grandissant, l’ennui est devenu très présent, l’école, le collège, l’université et le monde professionnel ne me stimulaient pas assez et me fatiguaient tellement que je n’avais pas la force de me plonger dans d’autres activités. Il m’est alors arrivé de m’ennuyer, et de m’ennuyer durant de très longues périodes. C’est ce qui m’a mené à ma dépression. L’ennui a été la principale cause de mon état dépressif, un ennui régulier qui se manifestait de manière subtile et particulièrement au travail. Un cerveau qui tentait de se passionner de futilités inintéressantes comme les conflits infantiles d’équipe ou les désaccords illogiques avec la hiérarchie. Je me suis même retrouvé à me passionner à trouver un moyen pour que mon équipe et moi-même arrêtions petit à petit notre travail pour nous complaire dans l’inactivité et le travail facile au détriment des besoins de nos usagers.

Suite à cette période, j’ai appris à relativiser l’ennui, j’ai découvert qu’il n’y a pas un, mais plusieurs types d’ennuis, que certains m’étaient fatals, mais que d’autres pouvaient m’apporter quelque chose. J’ai appris à apprécier certaines transitions, car elles étaient nécessaires, j’ai appris à utiliser l’ennui comme un guide qui me permet de savoir quelle direction prendre. J’ai appris à utiliser l’ennui comme frein à l’hyperstimulation, j’ai appris à m’ennuyer à plusieurs comme si c’était une activité agréable à faire en groupe. Enfin j’ai appris à identifier l’ennui général, global et à essayer de l’évincer de ma vie en faisant ce qui me passionne.

En bref, l’ennui est pour moi une forme d’énergie nécessaire à mon fonctionnement, mais aussi un démon qui peut me pousser dans des états émotionnels profondément désagréables.

Gaëtan van Beek

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