L’ennui, un ami qui te veut du bien
L’ennui, un ami qui te veut du bien

L’ennui, un ami qui te veut du bien

Nous parlons de l’ennui comme de quelque chose de néfaste, un vide à combler. Cela ne me paraît pas exact. L’ennui est ce quelque chose qui reste lorsqu’il n’y a plus rien d’autre. Alors nous cherchons à le combler par des gestes des mains, des gestes de la pensée, ou encore des diversions chimiques. Que ces gestes soient, selon notre échelle de valeur, utiles ou inutiles, futiles ou nobles, qu’importe, nous cherchons à le combler. Mais ce vide n’est-il pas une fenêtre sur notre rapport avec nous-mêmes ? Que cette confrontation provoque angoisses, lassitude, tristesse, malaise, qu’importe ? Voici comment nous nous sentons lorsque nous sommes dénué.e.s de ce qui nous diverti de nous-mêmes. Le vide n’est-il pas une occasion de découvrir le nœud intime de nos problèmes intérieurs se répercutant ensuite à l’extérieur ? Nos comorbidités mentales changent l’ennui en monstre polymorphe. Mais ce n’est pas lui que nous devrions accuser. Au contraire, l’ennui est un chemin direct pour qui se cherche et se pensait perdu depuis longtemps. L’ennui est un continent sans route. Le parcourir est une découverte de soi. A petits pas au début, puis à grandes enjambées, ne cherchons pas à nous débarrasser de l’ennui, car c’est notre trésor personnel que nous rejetons.

Paul Zane

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