Ines, pour moi être atypique c’est :
Ines, pour moi être atypique c’est :

Ines, pour moi être atypique c’est :

Lorsque l’on m’a gentiment proposé d’écrire sur « Qu’est-ce que l’atypie pour moi ? » j’ai tout d’abord fui … Moi qui toute ma vie me sentait si différente. L’étais-je vraiment ? à ce moment-là, je ne le savais plus.

Puis des milliers d’idées me sont venus, j’avais tellement eu de réponses qu’au final je n’en avais plus.

De mon point de vue, être atypique a toujours fait partie de moi. Ce n’est ni une qualité ni un défaut. Cela ne s’achète pas, cela ne se revends pas non plus. L’atypie ne se commande pas, et ne s’échange pas et surtout l’atypie ne se soigne pas, elle ne se diagnostique pas car au fond ce n’est pas une maladie.

L’atypie se vit, se ressens et se partage. Elle s’apprivoise … quand on l’accepte elle nous montre toute sa beauté, elle vous fascinera avec sa splendeur.

C’est ma meilleure amie ainsi que mon pire ennemi.

L’atypie m’a permis de voir le monde d’une autre façon, j’ai gouté les couleurs, écouté le froid, touché le bruit, enlacé la musique, j’ai pu sentir l’odeur de la tristesse et la joie. Elle m’a également permis de créer et relier des choses et idées, la ou les autres me croyaient éparpillée… Elle m’a appris à trouver des milliards de combinaisons, a tout rattacher. Comme si finalement tout était lié, j’ai vu une relation entre les maths la nature et la philosophie…                                           

Et vous savez quoi ?  Je ne me suis pas arrêtée à cela.

Elle m’a rendu actrice et observatrice de ma vie en même temps. Oui oui ! Tandis que je te parle là ici et maintenant ; j’arrive à me voir par là et là-bas, d’un autre angle… Comme si j’étais sorti de mon corps.

Elle m’a rendu voyageuse, en m’emmenant constamment dans des vas et viens, des allers retours entre le futur et le passé. Il suffit d’un rien pour me retrouver très loin, dans l’un de ces deux temps. Par contre elle a un peu de mal avec le présent, qui l’effraie. Pour elle il est trop imparfait.

Elle m’a rendu rêveuse, et m’a plongé dans mon imagination. Une réelle tête dans les nuages d’ailleurs j’adore nager dans le ciel, et surfer en plein milieu de la galaxie avec ces milles et une étoiles.

L’atypie m’a donné l’espoir et le devoir de contribuer à un monde meilleur, elle m’a transmise énormément de valeurs. Elle m’apprit à être tolérante, bienveillante, aimante, consciente et surtout reconnaissante. Elle m’a également appris à ne jamais être indifférente face à l’injustice et misères de ce monde.

Elle m’a rendu curieuse et chercheuse, à analyser des problèmes et trouver des solutions. C’est grâce à elle qu’avant huit ans je voulais découvrir des vaccins contre différentes maladies dont le sida, sauver la nature et les forêts d’Amazonie, éradiquer la famine et enfin en finir avec les guerres… Un monde où règne la paix et l’égalité, sans aucun vices ni malhonnêteté .

Elle m’a rendu un peu psychologue, en me dotant d’un sixième sens et d’une empathie hors norme… Elle m’a offert la sensibilité.

Elle a fait de moi une artiste, une amatrice de sensations fortes, elle m’a donné très tôt le vocabulaire et la maturité d’un adulte, alors que je n’étais qu’une enfant. Et aujourd’hui adulte elle m’a conservé, une éternelle âme d’enfant.

Mais mon atypie m’a laissée me sentir bizarre, différente, incomprise et décalée. Je suis devenu une introvertie bien carapacée et isolée. Celle qui avec les gens de son âge s’ennuyait. Dans mon groupe d’amis ou collègues, c’était moi la rejetée.

J’ai cru que c’était elle qui m’avait blessée, et causait tant de mal et de peine… Alors j’ai décidé de l’étouffer, mais elle voulait encore me parler… Alors moi je l’ai ignorée. Je me suis perdue et auto-sabotée, j’essayais de me confondre dans la masse sans aucun succès.                 J’ai vécu de la dépression, d’énormes trahisons et bien plus qu’une seule déception. Et c’est à cet instant que mon atypie me chuchota : tu sais à présent qu’est-ce qu’être résiliant !

Elle m’a valu de nombreux surnoms et réflexions. 

Arrogante provocante, rebelle mais pour qui se prend-t-elle ? Ah comme tu peux être dérangeante. 

Même mon silence, leur était bruyant.

Tu es trop et hyper, me disaient-ils, mais non je ne suis juste multi. 

Quand je repense à elle, je me remémore toutes mes peurs et mes phobies…

De tous ces nombreux et méchant rires et moqueries. De tous leur envie et toxique jalousie. 

Tu es naïve mais ça changera, avec l’âge tu verras.

Des années plus tard, je suis toujours comme ça. C’est quand que tu grandiras ?  

Face à tous cela, ma timide atypie a répondu : Elle est comme ça et le restera.

Mon atypie c’est un peu comme mon cœur, c’est un organe noble. Qui ne cesse de fonctionner et me maintient en quelque sorte en vie. Elle est autonome, et fonctionne en dehors de ma volonté de conscience ou contrôle.

Vite elle palpite et s’emballe. Mais malgré ça, elle réussit aussi à me faire mal. Elle lutte et s’adapte aux changements quotidiens, elle a besoin d’être stimulé afin de mieux pomper… Et au final si elle s’arrête de marcher, moi j’arrête d’exister.

 Au final chacun est atypique à sa façon… qu’en pensez-vous ?

 Je pourrais rester encore des heures à parler de toi chère atypie, mais aujourd’hui je viens te faire la paix. A toi mon juge et mon seul allié. 

Je t’ouvre mon cœur cette fois, alors amène moi dans ton monde merveilleux. Aide-moi à m’aimer et à aller mieux, car toi seule sait faire cela. 

–Ines–

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