Paul, pour moi être atypique c’est :
Paul, pour moi être atypique c’est :

Paul, pour moi être atypique c’est :

Paul, Pour moi être atypique, c’est…

Je ne sais pas ce que cela signifie, alors je vais tenter de te dire ce que cela évoque en moi, là maintenant :

Il y a tout un corpus de témoignages et de textes sur les HP écrits par des personnes qui en sont, qui croient en être, qui voudraient en être ou qui pensent avoir compris ce que c’était que d’en être, qu’elles le soient elles-mêmes ou pas. Bon. Cela résonne comme un chaos en moi. Je veux l’écarter pour ce texte.

Depuis que je m’intéresse à cette notion de haute potentialité, je suis dérangé par ce terme. Cela sonne faux, dissonant.

La potentialité implique un référent de ce qui est manifesté et de ce qui pourrait l’être si… on peut rajouter ce qu’on veut.

Or, il m’a toujours semblé qu’il n’existe que ce qui existe. Lapalissade ? Peut-être pas.

La potentialité, telle qu’elle est utilisée dans le langage courant, est un mythe vecteur de sens, d’orthodoxie et de norme. Quelque chose qui serait au-delà, en dehors… mais de quoi ?

Ce qui est, c’est à dire le réel dans son absence de limite, n’est ni normalisable, ni ne peut être circonscrit dans une pensée.

Comme disait Renoir, le cinéaste : « hors du champ de la caméra, la vie déborde ».

Et c’est bien le problème de cette notion de potentialité, elle n’existerait que dans un monde fictif car non encore manifesté.

Plus simplement dit ce qui n’existe que dans les songes et les fantasmes que l’on se fait de soi, des autres ou du monde n’existe pas.

Je ne nie pas le monde des idées, je précise que les versions d’un monde que l’on voudrait n’est jamais le monde qui est. De même, le mot n’est pas la chose, « ceci n’est pas une pipe ».

C’est précisément là qu’il est important de se rendre, afin de voir c’est que d’être HP.

Nous devons nous rendre dans un lieu qui n’a ni centre, ni frontière, ni début, ni fin : la réalité toute entière.

La pensée linéaire, la vieille pensée normative, animale, causale, survivaliste pourrait-on dire, échoue à rendre compte de l’entièreté de ce qui est, car elle n’a de cesse de borner ce qui n’a pas de limite et de disjoindre ce qui est unifié.

Que fait cette pensée linéaire ? Elle nomme. Ici un chien, là un électron, là-bas la colère, plus loin le présent, le passé ou le futur, à l’intérieur « moi », toi, eux, nous…

Cette pensée morcelle la réalité en autant de petits objets dotés d’un début et d’une fin, comme une infinité de vecteurs que notre psyché organise en un récit plus ou moins conscient de ce qu’est le monde, plus ou moins en accord avec le récit familial, ethnique, religieux, politique, national dans lequel nous arrivons.

Or nous parlons ici de potentialité, c’est-à-dire ce qui serait non encore advenu, non encore apparu, larvé dans un présent, prêt à éclore, demain peut-être.

Cela me semble la façon la plus étriquée de comprendre ce qu’est la potentialité.

La chassant du maintenant, la condamnant au futur par le biais de la pensée linéaire, nous passons à côté de cette extraordinaire réalité que dissimule ce mot de potentialité.

La potentialité, selon moi, est le silence entre les mots, l’espace entre les choses, l’angle-mort de la pensée linéaire, ce qui échappe au récit collectif, distribué dans 7,5 milliards d’individus.

La potentialité est à comprendre comme le lien entre les choses qui prolonge toute chose jusqu’à la suivante, ainsi de suite, partout et pour toujours.

La potentialité n’est pas ce qui pourrait être mais l’infinie étendue bien présente de ce qui n’a pas été délimité, nommé, identifié par la piètre pensée linéaire, causale et conformiste.

La potentialité est la totalité du monde ici et maintenant, sans l’illusion des mots et des concepts, sans l’entrave de la logique, de la causalité et du sens.

Que les êtres dits à haut potentiel s’éveillent à cette unité du monde par une hypersensibilité, une pensée arborescente, une grande capacité d’empathie, tous sont à l’écoute de l’unité du monde et se rebellent contre la contrefaçon de la norme et de la séparation.

La potentialité est un contenant sans bord dans lequel s’agite la maigre somme de tous les mots du monde.

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