La misère de l’Homme sans Dieu (?)
La misère de l’Homme sans Dieu (?)

La misère de l’Homme sans Dieu (?)

Tout me réussissait, élève brillant, « bon travailleur, pléthore de compliments m’étaient adressés pour absolument tout ce que je faisais. « Tu es brillant ! Tu vas réussir ! ».
J’ai, par surplus d’humilité, toujours refusé de recueillir pleinement ces acclamations. Je ne comprenais pas, tout me paraissait si simple qu’un certain effet de contraste se creusait jour après jour, entre l’amplitude du compliment et la simplicité de ce pour quoi l’on m’exaltait.
Cependant, j’étais dans une constante euphorie d’un point de vue purement intérieur, je me découvrais et développais ma potentialité dans diverses matières : lecture, musique (classique, jazz, variété) philosophie, sociologie, psychologie, géopolitique. Étant en alternance, ma journée type depuis 3 ans est celle-ci : réveil 5h, aller en cours ou au travail, rentrer vers 18h, aller au sport, un peu de lecture et sommeil. Le week-end, je lisais avec abondance et réfléchissais des heures et des heures sur ce que je venais de lire.
La réflexion ne s’arrêtait pas, j’intellectualisais tout, je pensais et repensais tout ce qui m’entourait, ce que je faisais, essayais de « comprendre et diagnostiquer mon époque ». Je prenais des notes sans interruption, commençais à écrire dans mon carnet et avais esquissé les grands axes du livre que je souhaitais écrire, un essai plutôt pessimiste.
Quand tout à coup des questions existentielles comme l’angoisse de la finitude, le sens de la vie, notre rapport au réel, quelle est l’origine du monde, existe-t-il un Dieu paralysaient l’intégralité de mes pensées. La rapidité de mes réflexions cumulées à l’intensité de mes émotions m’ont paralysées et me paralysent encore. Mes réflexions m’ont coupées du réel, je n’arrive plus à vivre l’instant présent, constamment enfermé dans l’à posteriori, dans cette projection de moi à 90 ans en fin de vie.
Sur-efficience, perfectionnisme, angoisse de la finitude, sentiment de solitude et effet de décalage avec mon entourage exacerbé (ce sentiment de ne plus être lié à quiconque, ni sa famille, son cercle d’amis proches), mon état moral est au plus bas.
Se sentir sur le toit du monde et du jour au lendemain être au fond du trou. Crise d’angoisse, pleurs, mais une capacité à relâcher la pression en fin de journée, c’est la seule chose qui me fait encore tenir debout.
L’on me soupçonne d’être HP, je ne sais si cela va m’apaiser et m’aider à « aller de l’avant ».
Néanmoins, je crois, peut-être naïvement, en la persévérance dans l’être, mon message se veut donc positif.
Si l’on s’attarde à l’origine du monde et comment nous sommes devenus ce que nous sommes, c’est par la persévérance de la matière, la nécessité ou le hasard de l’impulsion que nous existons. Il faut trouver son cheminement, ce pour quoi nous voulons nous ancrer dans cette dynamique.
L’Homme n’est pas que réflexion, il est aussi et surtout une entité physique ayant besoin de mouvements, d’actions, peu importe le sens que l’on souhaite donner à cela, c’est par sa conformité à la Nature qu’il (sur)vit.
Je ne sais pas encore combien de temps cette paralysie sera effective, je suis partagé entre le désespoir et la brûlante volonté de m’en sortir pour être en paix avec moi-même.

Kejsare

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