Florence, pour moi être atypique c’est :

Qu’est-ce que l’atypisme… Comment mettre cela par écrit ?

Nous sommes tous différents, et tous les atypiques ont des caractéristiques qui leur sont propres. Je vais donc essayer de vous expliquer mon atypisme à moi. Durant l’écriture de ce texte, de multiples idées se sont bousculées dans ma tête et il a été difficile pour moi de faire un choix sur les choses à aborder ici. Ceci d’autant plus que tout ça ne s’est clarifié que tout récemment, après plus de 25 ans à me sentir différente et décalée par rapport aux autres sans vraiment comprendre pourquoi.

Depuis petite, je me suis sentie à part et décalée par rapport aux autres. Tout d’abord, parce que depuis toute jeune, j’ai toujours été lucide sur la vie et sur les attentes de la société par rapport à comment on doit la vivre : les études, le travail, la retraite et puis… la mort. Cette réalité, même si je m’y suis conformée, m’a toujours plongée dans une profonde détresse existentielle. J’ai toujours eu envie de plus. Je sentais au fond de mes entrailles que tout ça était vide de sens et que vivre ne devait pas être QUE ça. Le fait que mon entourage, mes amis de l’époque n’ait jamais questionné cela m’a donné l’impression d’être une personne bizarre, pas normale, ce qui a augmenté mon sentiment de décalage. J’ai beaucoup gardé ça pour moi et ai tenté de faire mon chemin comme j’ai pu… Mais malgré tout, je n’ai jamais cessé de me questionner sur différentes choses, d’analyser et de prendre du recul sur la société, les gens et moi. Pour le pire… et le meilleur. 

Ces questionnements perpétuels m’ont permis, je crois, de me construire un système de valeurs auquel je ne peux pas déroger : respect, tolérance, bienveillance, égalité, écologie, antispécisme… Je suis par exemple végétarienne, féministe et essaie de faire attention à l’écologie, ce qui me donne parfois l’impression d’être à contre-courant, devant certaines personnes dont la pensée est très étriquée et traditionnelle. Toutefois, j’ai l’impression d’être une « bonne » personne (bien sûr, imparfaite, comme tout le monde) et ça, c’est assez agréable, en vérité. Je sais aussi maintenant m’entourer des personnes qui ont les mêmes valeurs et la même pensée que moi afin de moins me sentir décalée.

J’ai une empathie plus développée qui fait de moi une personne à l’écoute, à qui l’on peut se confier facilement. J’ai effectivement une grande capacité à me mettre à la place des autres qui me permets d’anticiper plus facilement les besoins des personnes avec qui j’interagis et d’être prévenante avec elles.  Cette capacité de percevoir l’autre s’étend, chez moi également, aux animaux. Par exemple, je « ressens » l’état de mes animaux et sais quand il faut que je les amène chez le.la vétérinaire. Parce que je fais plus attention à leurs comportements ? Par intuition ? Parce que je les ressens ? Je ne saurai pas répondre.  Pour l’anecdote, étant petite, j’ai su avant tout le monde que mon cochon d’inde était enceinte alors qu’elle n’était pas supposé l’être. D’ailleurs, à cette époque, personne ne m’avait crue.

Je vis par ailleurs intensément les choses. Si je peux imager ça comme ça, mes réactions émotionnelles sont dans un grand-huit H24 dans le positif comme le négatif. Je peux m’extasier sur une petite chose comme être très en colère pour une autre chose alors qu’une personne lambda ne ressentirait pas du tout cela comme cela.

Regarder un simple film peut devenir une épreuve s’il comporte de la violence ou de la souffrance humaine ou animale. Je n’y parviens pas car

1. Je suis très empathique

2. Je ressens de très grandes émotions.

Un autre de mes « supers pouvoirs » est une sensibilité particulière de sens, notamment au niveau de l’ouïe et de l’odorat. Je ne supporte pas les bruits forts et je vais faire attention à tous les petits bruits qui m’entourent et qui peuvent me déconcentrer ou devenir insupportables. Par exemple, l’autre jour, j’entendais un bruit qui provenait de l’eau chaude de mon thé. Oui, oui… L’eau chaude fait du bruit… Je ne supporte pas non plus certaines odeurs et peux carrément vomir simplement à cause de cela.

Bref, je pourrais continuer à vous décrire mon atypisme sur des pages et des pages mais je vais m’arrêter là. Le principal à retenir est que mon fonctionnement a des côtés chouettes et moins chouettes, et tout ça me rend unique. Et surtout, même si cela n’est pas facile tous les jours, j’aime la personne que je suis et la personne que je deviens, jour après jour.

Florence, hypersensible et haut potentiel