« L’homme, en bon simien, est un animal social… »
Pour beaucoup, le « social » est devenu une caractéristique de l’être humain. Tout Homme serait donc doué d’un sens du social, ou plutôt d’un besoin de vivre en société.
Mais qu’est-ce que vivre en société ? Vivre en société c’est vivre à plusieurs de façon plus ou moins adaptée. Respecter des règles établies et des lois qui nous sont apprises dès le plus jeune âge, pour faire perdurer nos valeurs et pour quoi le non-respect entraine des sanctions connues de tous.
« L’homme, en bon simien, est un animal social » selon Carlos Ruiz Zafon, qu’est ce qu’être social ? On le définit par le fait de savoir vivre en société. Apprécier la compagnie de ses semblables, être capable de vivre en paix avec les autres. Un besoin de communication, de « commérage » peut-être, vouloir se donner une bonne image…
Beaucoup de chose qui ne sont pas vraiment attribuables à tous les êtres humains. De cette définition, sommes-nous tous réellement des animaux sociaux ? Sommes-nous tous capables de vivre paisiblement avec les autres et surtout d’apprécier leur compagnie ?
Un zèbre parmi les chevaux…
Une personne possédant un Haut Potentiel Intellectuel, est pourtant très souvent rejetée de la société. Détenant plusieurs caractéristiques le rendant peut-être même associable, le zèbre doit s’adapter à une société qui ne partage pas sa vision du monde.
Une hypersensibilité qui va être bénéfique pour ressentir les choses que personne ne ressent et donc comprendre des choses que personne ne comprend. Mais ce point va aussi être un terrible poids quand il va s’agir de s’adapter à toutes les passes : les bruits bien trop forts, le contact physique difficile, les mots qui sont blessants. Un humour différent, un sens des mots non flexible et une incompréhension dans l’utilisation de
certains par d’autres, qui va mettre une vraie barrière sur ce point essentiel à la vie en société : la communication. Communiquer est compliqué pour une personne qui ne pense pas comme la plupart. Tout va de suite intriguer, un raisonnement hors norme, hors société, qui ne plait donc pas. Le souci est aussi cet attachement bien trop aisé et puissant qui va amener à une souffrance bien trop importante et récurrente face à des personnes qui vont en jouer, jouer avec cette volonté de toujours tout donner pour chacun. Vouloir écouter quand plus personne ne s’écoute. Vouloir aimer quand la majorité se trahit.
La volonté du zèbre à être un peu comme un « garant de la justice » ne va pas plaire aux adolescents qui aiment franchir leurs limites pour s’en fixer de nouvelles. La personne précoce peut, avec cette intolérance à l’injustice, être très intolérante à la personne qui ne va pas respecter les valeurs de la justice. Paraître donc « coincé » car il faut se rebeller peut-être un peu contre la loi, inconcevable pour cette personne HPI, mais qui peut quand même en venir à vouloir imiter les autres sous-tendues de moqueries, de solitude et qui va souffrir d’une perte de soi. Une manière de penser divergente, des valeurs affirmées proches de la rigidité d’esprit pour certains points, un sens du relationnel bien trop développé, une authenticité, dans une société où règne parfois le plus fort quelque soit sa façon de régner. La manipulation des «esprits fragiles» à son profit. Une société insidieuse où prônent bien trop de souffrances et de malveillance pour une personne aussi bienveillante et
honnête. Un objectif : trouver des personnes aussi sincères, aussi droites qui respectent ce chemin de pensée totalement différent, décalé. Et quand cette personne est présente, que la confiance peut être en place, que le bonheur et la compréhension rythment la relation, pourquoi chercher d’autres personnes ? Passer obligatoirement par des doutes, des souffrances, des trahisons ? Le zèbre fonctionne par la qualité et
non par la quantité. Préférant même parfois être seul, se replier beaucoup sur lui- même quand son passé d’asocial l’a déjà trop fait souffrir.
…qui se prend pour un poney
Que fait-on quand on vit en société, pour vivre en société ? On s’adapte. Pour le zèbre cette adaptation passe par le changement de sa personnalité : Un zèbre qui veut se faire passer pour un cheval avec une pensée qui ne peut changer et qui se fera donc voir comme un poney.
Faire semblant d’aimer des choses qu’il déteste, mais ce uniquement quand il est entouré en cachant donc ce dont il a honte (que les autres critiquent) quand il est seul. Faire semblant de rire, tenter de recopier un humour qu’il ne comprend pas et/ou qu’il n’aime pas, de recopier une façon de penser en cachant la sienne, se diminuer pour ne plus montrer son raisonnement, se perdre… Mais pour combien de temps ?
Un comportement qui mène à sa perte car « chassez le naturel, il revient au galop ». Des troubles du comportement alimentaire, la dépression, les troubles anxieux, adopter des comportements à risques pour se faire accepter, est-ce ça le fait d’être « social » ?
Trop social = asocial ?
L’humain est donc un être doué d’un sens social. D’une compréhension de l’autre, d’empathie, d’un sens de la communication, d’un sens du relationnel simplement. L’augmentation de la performance d’un cerveau révèle d’une augmentation de toutes ces qualités relevant du social : l’empathie, le sens de l’écoute, l’amour, la bienveillance, la compréhension, l’honnêteté. Sommes-nous donc trop sociables pour vivre en société ? Qu’est-ce qu’être humain ? Quelles-sont les vraies valeurs de notre société ? Est-ce finalement le fait de semer la zizanie autour de soi ? Le fait de réduire tout le monde pour se rendre supérieur ? Est-ce communiquer uniquement sous forme de monologues ? Jouer de son influence pour contrôler les autres ?
Qui a tort ? Qui a raison ? Pourquoi le chercher ? L’honnêteté n’est plus, le respect non plus… La phobie sociale est-elle la seule issue ? La peur de souffrir car l’humain est malveillant, égocentrique, met tout à son profit. Il ne veut pas donner une bonne image, il veut juste imposer la sienne. L’Homme n’aime pas vivre en société, il veut être vénéré par celle-ci.
Stéphanie Vétro